On se retrouve encore une fois au milieu de l’affaire du CSChebba. Maintenant, et après l’intervention de Kamel Deguiche, ministre des Sports, à l’ARP, le bureau fédéral, selon Hamed Maghrebi, déclare que la Fifa aurait envoyé une correspondance à la FTF demandant des explications. Le membre fédéral, qui parle au nom de Wadï El Jary, l’a dit clairement et sans nuances. Il s’agit d’une menace de sanctions contre les sélections et les clubs tunisiens pour la fameuse histoire d’intervention politique en sport. Ce cliché devient frustrant et très énervant chaque fois qu’on l’aborde. Cette Fifa, avec l’arsenal de ses juristes et experts, en sait-elle un peu sur le principe sacré de la souveraineté d’une nation? Loin de toute démagogie et de manipulation, on va au vif du sujet.
La FTF et bien sûr toutes les fédérations sportives tunisiennes sont-elles complètement indépendantes de l’Etat tunisien? Sont-elles au-dessus de la loi et de l’autorité publique? Parce qu’on a la certitude maintenant qu’au nom de l’autonomie, les fédérations et leurs présidents peuvent faire ce qu’ils veulent et mettent de côté les lois en vigueur. C’est vrai que le gouvernement n’a pas le droit d’interférer directement dans les affaires courantes, telles que la nomination des membres fédéraux ou les choix sportifs et autres qui restent du domaine des bureaux fédéraux. Cela est interdit et peut exposer la fédération concernée à de graves sanctions. Mais restons lucides et intelligents. La FTF utilise les fonds publics (le local où elle est installée, le financement à travers les salaires payés…) et se trouve surtout sous l’autorité de l’Etat qui a le droit de contrôler ses comptes et de vérifier le respect des lois en vigueur. La FTF est une organisation qui opère dans le cadre public, c’est-à-dire en respectant la loi des associations, ainsi que les différentes instances publiques et aussi juridiques. Hamed Maghrebi se trompe sur toute la ligne en sortant à chaque fois cette fameuse mainmise de la Fifa. C’est un faux problème. L’autonomie du bureau fédéral n’a rien à voir avec le droit du ministère des Sports à intervenir dans le respect des lois en vigueur et de la juridiction qui a autorité sur tout le monde. Cette question est toujours mal abordée et reste une carte que joue le bureau fédéral pour fuir ses obligations envers l’Etat. La FTF n’est pas un Etat dans l’Etat, elle doit s’aligner comme toutes les institutions publiques à la souveraineté nationale et aux lois en vigueur.